Voilà quelqu’un qui m’a subjugué depuis que j’ai fait sa
connaissance lors de mon premier stage à l’ONEP. Jeune homme très élancé,
maniant la langue de Molière avec délicatesse et finesse, aimant son métier et
s’y adonnant à fond. Jamais une fois, je ne l’ai vu refuser de faire un travail
ou se plaindre à l’ouvrage. Pourtant à ce moment là, toute la charge de
contrôle de la qualité bactériologique se faisait à partir du Laboratoire
Central et toutes les préparations des milieux de culture se faisaient par ses
soins, aidé en cela par l’inépuisable Tahar.
Najib est aussi l’exemple de ceux qui ont progressé
doucement mais sûrement. Je ne connais pas deux comme lui qui manient l’oese en
microbiologie avec une telle dextérité, on aurait dit qu’il était venu au monde avec cet instrument à la main.
Pointilleux pour le respect des règles et des procédures en vigueur qui
régissaient sa fonction et n’admettait aucun écart qui risquerait d’impacter
négativement le résultat des analyses. C’est bien le cas de dire de lui qu’il a le
souci de bien faire du premier coup et à tous les coups.
Bien de l’eau a coulé sous les ponts et Najib, évolutif
sans limites qu’il était, a tout de suite forcé le respect de ses chefs et
s’est vu confier la réalisation, dans un premier temps, des arrivées au niveau
des points de livraison aux régies, avant de participer à plusieurs compagnes
de prélèvements. J’en cite quelques unes, celles dont je me souviens ou dont j’ai
eu vent.
- Compagne de prélèvements
sur le littoral dans le cadre de la pollution marine par les émissaires, en
partenariat avec l’Ecole Mohammedia, projet sous la direction de Mr
Olivera ;
- Compagne de prélèvements
pour un projet de mesure de l’impact de la radioactivité sur les eaux de mer,
réalisée à partir d’un bateau « le Murex », en partenariat avec la
France et la Tunisie.
- Compagne de prélèvements et
réalisation des analyses bactériologiques dans l’affaire du transport des eaux
par bateaux citernes de Jorf Lasfar à Tanger.
Ensuite, il faut également citer une autre activité,
qu’on a tendance à oublier et qui est d’une importance capitale, celle du
transfert de son savoir faire avec beaucoup de générosité et sans réserve. Il y
trouvait du plaisir et la satisfaction qu’il lisait sur les yeux de ses
stagiaires ou ses encadrés, lui suffisait amplement pour maintenir et enrichir au fil des années
ses connaissances, si jalousement cumulées pendant plusieurs décennies. Mme
Kbiri, Mme Hamoussa et plus tard Melle Hamoucha, tout comme moi, en sont témoins.
Il faut également mettre à son compte, une participation
fort intéressante dans le montage de certains laboratoires comme celui
d’Agadir, de Marrakech et bien avant, celui de Meknès en compagnie de Feu
Bouzerda qui était un grand ami à lui et pour lequel, nous renouvelons en ses
moments nos prières à Dieu pour le recouvrir éternellement de sa miséricorde.
Pour ne pas rester sur une touche lugubre, je voudrais
citer rapidement les deux anecdotes suivantes :
- Najib a été le premier
technicien a être parti pour s’occuper de la station de SAFI bien avant
Benzidia, et a eu le mérite de s’inscrire dans le livre du Guinness pour la
plus courte durée d’une mutation qui fut de 2 jours seulement, car, faute de
moyens, il rebroussa chemin, dare-dare,
au Laboratoire et sa mutation fut annulée.
- Najib a également participé à une compagne de
prélèvements au niveau de la retenue de Sidi Mohamed Ben Abdellah, en compagnie
de Bouloud et Agbani. Ce fut le jour où le bateau à cause d’un vent violent s’est
renversé et les trois rescapés durent regagner la berge à la nage.
Merci Najib pour tout ce que tu as fait, saches que tout
ceux à qui tu as donné, ton savoir, tes connaissances ou ton amitié, te
voueront éternellement leur reconnaissance et se sentiront toujours fiers d’avoir
appartenu au cercle des privilégiés qui ont bénéficié de ton expérience.
Salah
pour Michèle
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