lundi 31 décembre 2012

ABDELILAH: l’incontournable


Ma pensée crie à l’hérésie en cet instant où, Abdelilah arrive vaillamment à terme d’une carrière qu’on ne peut qualifier que de tonitruante. 
Autant je suis content pour lui d’avoir su accomplir sa tâche avec le brio qu’on lui connaît jusqu’à la fin, autant je suis désolé de voir partir des gens qui ont fait les beaux jours de l’ONEP même  quand il faisait un temps à ne pas mettre un chien dehors.
Ne dit-on pas que le premier geste qu’on esquisse envers vous ou la première parole qu’on vous adresse vous marquent pour la vie ? 
Ce fut mon cas, en  arrivant au laboratoire de l’ONEP à El Youssoufia  un 15 juillet 75 pour un stage d’un mois j’ai été reçu par si Abdelilah, le sourire aux lèvres, le mot juste à la bouche. C’était une aubaine pour moi de tomber sur un vrai facilitateur au bon moment et au bon endroit.  Je me sentais valorisé et  remonté à bloc alors que j’arrivais avec le profil résolument bas qu’on connaît aux stagiaires. Il a fallu juste que j’eusse marmonné que je venais voir le responsable du laboratoire pour que derechef, si Abdelilah,  se mit debout et avec beaucoup de tact et d’obligeance, me conduisit auprès  de Mr DUSCHENES, chef de laboratoire à l’époque.  
Longtemps je me suis remémoré cette entrevue avec ABDELILAH et son somptueux accueil à mon égard et à ce moment là je me disais que cette personne a été peut être dans un jour faste et de bonne humeur pour m’avoir si bien reçu. Mais très vite, quand j’ai pris du service à DP/L, j’ai découvert que ce n’était guère fortuit et que cette personne là, était tout simplement exceptionnelle et avait en fait une manière innée bien à elle de servir son prochain. ABDELILAH  avait le souci de bien faire. Il  fut et restera un exemple de droiture, de méticulosité, de ponctualité et de discrétion que personne ne peut lui contester. Bien des eaux ont coulé sous les ponts depuis son recrutement un 25 Juin 1974 et ABDELILAH est resté égal à lui-même. S’occupant d’abord du parc auto du laboratoire qu’il organisa et mena avec le soin et l’abnégation qu’on lui connait, il fut ensuite rappelé pour la prise en charge du secrétariat d’abord avec DUSCHENES, ensuite avec ABOUZAID. Depuis et malgré la montée en puissance du laboratoire promu dans les années 80 au rang de direction centrale,  ABDELILAH, toujours fidèle au poste, avec un plan de charge démultiplié, s’en sortait à merveille, non sans d’innombrables sacrifices certes, mais toujours avec du baume au cœur et un acharnement à l’ouvrage. Les directeurs se sont succédé de M.DUSCHENES à M.ELMGHARI sans qu’on ne remarquât une quelconque baisse de régime de cet agent. Combien de fois, alors que je venais pour la garde les Weekends, je trouvais ABDELILAH, entrain de peaufiner son classement ou mettant de l’ordre dans son bureau. Combien de fois, il a fait passer les sollicitations du laboratoire au devant de l’appel des siens. Qui de nous, au moins une fois, n’a pas eu recours au précieux support de cette personne ?
En tout cas, je ne crois pas que ce bréviaire, aura la prétention de rappeler à l’assistance  l’abattage  phénoménale que cet homme a réalisé pour DCE et à fortiori pour l’ONEP. Mais, je souhaite seulement avoir présenté ABDELILAH à ceux qui ne le connaissaient pas en apportant, in fine,  un petit témoignage  à  l’égard d’un grand homme auquel je voue un respect incommensurable.
Merci LHAJ ABDELILAH, les tiens, tes amis et le Maroc peuvent être fiers de toi.



Salah ABDELMOUMENE

TAMOU : la battante.


En hommage et reconnaissance au métier de secrétaire

Je me rappelle encore, comme hier, en arrivant à l’ONEP, cette jeune fille, svelte, un chignon à deux tresses, alerte et rapide à dégainer. 
D’aucun la prenait pour une dure, stricto sensu, mais en fait elle n’était rien de tout cela. J’ai découvert plutôt en elle une personne empathique et for sympathique. Elle utilisait, certes, peu de gallicismes flatteurs dans ses propos car elle était directe et disait toujours ce qu’elle pensait. Mais plus honnête et plus claire, il n’en a pas deux comme elle. 
Arrivée au laboratoire un 4 Juin 1973, comme secrétaire bilingue, TAMOU était installée dans un bureau qui juxtaposait celui du chef M.DUSHENES et qui s’intercalait entre celui-ci et la salle de bactériologie. Elle partageait le bureau avec ses collègues  et amies CHTIR Fatiha et EL BRADI Habiba et bien d’autres par la suite. TAMOU, derrière sa machine à écrire, une Ollivetti mécanique, si ma mémoire ne me joue pas de tours, remplissait  l’une des tâches les plus nobles dans le monde de la qualité, celle de tracer sur du papier le résultat immatériel que produisait le laboratoire. Elle appartenait à ce chainon du chemin critique dans la libération du produit « analyses ». Petite de par sa position mais grande par son apport à la juste cause qu’elle défendait et dont elle se nourrissait, elle apportait un support oh combien important au système qualité. Ne dit-on pas qu’il n’y a pas de sots  métiers ?
Que de bulletins d’analyses par là, que de notes de qualité par-ci, que de rapports de mission à n’en plus finir n’a t- elle pas harnaché et qu’il faut des fois retaper en raison d’interminables remarques plus ou moins justifiées. Des fois même à force de réécrire un document, elle en percevait au bout la résurgence de la première version, apportant avec elle un semblant de frustration.
Ces propos paraissent anodins de nos jours pour ceux qui  n’ont utilisé que les claviers numériques et la facilité déconcertante qu’ils ont apportée. Mais allez demander à TAMOU et à ses consœurs le sacrifice qu’elles ont enduré pour reproduire des centaines de pages uniquement pour apporter quelques menues modifications au texte. Allez demander à ces gens là, la nuisance sonore qu’elles ont subie à force d’entendre le cliquetis interminable et asynchrone des barres à caractères sur le ruban encré de leurs machines.
Depuis TAMOU comme tout le monde a brisé l’handicap de la fracture numérique et a bradé sa bonne vieille machine non sans regrets, contre un PC clinquant neuf qui lui apportât moult facilités en la libérant en partie pour vaquer à d’autres tâches de secrétariat.
Je ne peux que m’incliner, pour ma part, avec chapeau bas, devant BOUSMARA TAMOU la brave pour son parcours, tout à fait titanesque. Savez vous par exemple que TAMOU a travaillé avec 6 chefs différents depuis son arrivée au laboratoire : M.DUSCHENES, M.ABOUZAID, M.ECHIHABI, M.FOUTLANE, M.BOURCHICHE et Melle BENABDELLAH. N’est ce pas là encore la preuve d’une capacité d’adaptation inouïe ?
Joignez vous donc à moi pour lui souhaiter longue vie, pleine de santé et de réussite. Puisse-t-elle enfin profiter de la vie et aller tâter ses taies d’oreillers pleins d’oseille.
Merci LHAJA TAMOU et à travers toi toutes celles qui travaillent dans l’ombre et souquent ferme pour que la goélette prenne la mer et ait le vent en poupe.


Salah ABDELMOUMENE