lundi 31 décembre 2012

TAMOU : la battante.


En hommage et reconnaissance au métier de secrétaire

Je me rappelle encore, comme hier, en arrivant à l’ONEP, cette jeune fille, svelte, un chignon à deux tresses, alerte et rapide à dégainer. 
D’aucun la prenait pour une dure, stricto sensu, mais en fait elle n’était rien de tout cela. J’ai découvert plutôt en elle une personne empathique et for sympathique. Elle utilisait, certes, peu de gallicismes flatteurs dans ses propos car elle était directe et disait toujours ce qu’elle pensait. Mais plus honnête et plus claire, il n’en a pas deux comme elle. 
Arrivée au laboratoire un 4 Juin 1973, comme secrétaire bilingue, TAMOU était installée dans un bureau qui juxtaposait celui du chef M.DUSHENES et qui s’intercalait entre celui-ci et la salle de bactériologie. Elle partageait le bureau avec ses collègues  et amies CHTIR Fatiha et EL BRADI Habiba et bien d’autres par la suite. TAMOU, derrière sa machine à écrire, une Ollivetti mécanique, si ma mémoire ne me joue pas de tours, remplissait  l’une des tâches les plus nobles dans le monde de la qualité, celle de tracer sur du papier le résultat immatériel que produisait le laboratoire. Elle appartenait à ce chainon du chemin critique dans la libération du produit « analyses ». Petite de par sa position mais grande par son apport à la juste cause qu’elle défendait et dont elle se nourrissait, elle apportait un support oh combien important au système qualité. Ne dit-on pas qu’il n’y a pas de sots  métiers ?
Que de bulletins d’analyses par là, que de notes de qualité par-ci, que de rapports de mission à n’en plus finir n’a t- elle pas harnaché et qu’il faut des fois retaper en raison d’interminables remarques plus ou moins justifiées. Des fois même à force de réécrire un document, elle en percevait au bout la résurgence de la première version, apportant avec elle un semblant de frustration.
Ces propos paraissent anodins de nos jours pour ceux qui  n’ont utilisé que les claviers numériques et la facilité déconcertante qu’ils ont apportée. Mais allez demander à TAMOU et à ses consœurs le sacrifice qu’elles ont enduré pour reproduire des centaines de pages uniquement pour apporter quelques menues modifications au texte. Allez demander à ces gens là, la nuisance sonore qu’elles ont subie à force d’entendre le cliquetis interminable et asynchrone des barres à caractères sur le ruban encré de leurs machines.
Depuis TAMOU comme tout le monde a brisé l’handicap de la fracture numérique et a bradé sa bonne vieille machine non sans regrets, contre un PC clinquant neuf qui lui apportât moult facilités en la libérant en partie pour vaquer à d’autres tâches de secrétariat.
Je ne peux que m’incliner, pour ma part, avec chapeau bas, devant BOUSMARA TAMOU la brave pour son parcours, tout à fait titanesque. Savez vous par exemple que TAMOU a travaillé avec 6 chefs différents depuis son arrivée au laboratoire : M.DUSCHENES, M.ABOUZAID, M.ECHIHABI, M.FOUTLANE, M.BOURCHICHE et Melle BENABDELLAH. N’est ce pas là encore la preuve d’une capacité d’adaptation inouïe ?
Joignez vous donc à moi pour lui souhaiter longue vie, pleine de santé et de réussite. Puisse-t-elle enfin profiter de la vie et aller tâter ses taies d’oreillers pleins d’oseille.
Merci LHAJA TAMOU et à travers toi toutes celles qui travaillent dans l’ombre et souquent ferme pour que la goélette prenne la mer et ait le vent en poupe.


Salah ABDELMOUMENE

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