lundi 3 février 2014

BOULOUD : l’atypique.



Il était une fois un loup des mers nommé FALKOWSKI, venu d’outre mer, pour sillonner nos lacs et retenues, happé par l’attrait scientifique de découvrir les origines de curieuses formations de strates hydriques qui s’y formeraient, imperméables parait-il à l’oxygène.

Pour ce faire, il enrôla un équipage rodé pour de pareilles expéditions en s’adjugeant ainsi les services :
-  d’un AGBANI, dont le gabarit et la stature s’y prêtaient, qu’il  format tout de go au maniement d’un outil appelé RUTHNER avec son messager, fort utile pour harnacher et traquer ces mystérieuses formations dans le bas fonds des lacs –réservoirs de la région ;
- d’un  AUZOLI Brahim muni d’une jeep comme remorqueur, affecté au transport d’un bateau pneumatique apparemment conçu pour ce genre d’entreprise ;
-  d’un Bouloud comme timonier en chef, disposant de solides références en la matière, notamment les prés requis scientifiques nécessaires pour aller à l’abordage de ces strates qui apparaissent l’été et s’évanouissent l’hiver, titillant ainsi  les plus fervents des chercheurs navigants.

Ainsi furent les débuts de Bouloud un 22/08/1977, dans cette entreprise for enrichissante en rebondissements et en précieuses découvertes.
Doté d’un dynamisme hors pair, doublé d’une solide formation universitaire en biologie, d’une qualité d’écoute et d’observations très appréciées, Bouloud s’imposa rapidement comme le second sur le pont et le lieutenant de bord incontournable.

Sitôt cette première étude bouclée, le mystère élucidé et les fameuses strates rebelles maitrisées, le commandant de Bord FALKOWSKI, après une table ronde des années 80 instituant les mesures préconisées pour contrer ce phénomène,  mit pied à terre,  satisfait de son ouvrage. Il légua, de facto, la barre à son second devenu désormais un spécialiste chevronné en limnologie.

Bouloud fut propulsé au poste de commandant de bord et débuta alors une longue épopée où tous les lacs réservoirs étaient passés au crible fin de la maille des 55µ à la recherche du seuil de pollution et gouttait au Ruthner de Agbani qu’il plongeait dans l’eau pour vérifier si les entrailles de ces écosystèmes respiraient. 

Bouloud, hérita, en sus du gouvernail, de la lourde tâche de mettre en œuvre les mesures préconisées pour combattre les phénomènes d’eutrophisation des lacs, tels que l’empoissonnement avec la carpe argentée, l’aération ou encore l’organisation des chassées par le fond quand les réserves d’eau le permettaient etc…

Abderrahmane était toujours de la partie et Agbani fut plus tard relayé par plusieurs autres collègues, que je cite et que je salue, comme ZineEddine, Bouhadou, Zouhair, Fathi, avec la collaboration précieuse au QG de Mme Ghedda, Mme Achab, Bourchich, Foutlane et j’en oublie…..

Au fait la seule fois où Fathi a été de l’expédition au niveau de la retenue Sidi Med Ben Abdellah, l’insubmersible, à cause d’un vent de face trop fort et des vagues assez hautes, tanga dangereusement avant de faire un vol plané en envoyant l’équipage et la cargaison par-dessus bord. Bouloud, Agbani et Fathi (sans gilets SVP) durent puiser dans leurs dernières ressources pour rejoindre la berge à la nage. Heureusement plus de peur que de mal. Seuls les restes du pauvre Ruthner gisent encore par le fond.

Que d’anecdotes de ce genre, Bouloud et son équipage durent vivre et supporter pour que leurs missions s’achèvent convenablement et apportent les résultats escomptés. Bouloud, chaque fois qu’il appréhendait un danger de pollution des eaux superficielles qu’il surveillait à des fins de production d’eau potable, ressentait une satisfaction incommensurable, qui lui suffisait amplement. La reconnaissance qu’il percevait de ses chefs, ajouté à son caractère empathique et enjôleur, faisait de lui un être atypique mais for sympathique.
Longtemps dans l’associatif, il comprit très tôt que la gestion des ressources humaines commençait par la gestion des humeurs et la maitrise des ardeurs. Le fait d’être à la parade dans ses filets de gardiens de but au Foot, a fait de lui  un encaisseur à toute épreuve des aléas de vie. L’on pourrait dire qu’Albert Camus (Dans l’étranger) a parlé pour lui  en  disant je cite : « Ce que je sais de plus sûr à propos de la moralité et des obligations des hommes, c'est au football que je le dois »

Je ne peux, faute de temps, lister ici et maintenant toutes les réalisations accomplies par Bouloud durant sa carrière de peur de ne pas être exhaustif et lui porter préjudice, mais sachez, pour ceux qui ne le connaissent pas, que vous avez là un exemple d’homme qui a rempli son contrat avec brio et qui peut se targuer d’avoir apporté plusieurs pierres à l’édifice DCE en particulier et au Maroc en général.

Abderrahmane, tu sors avec les honneurs, saches seulement que nous nous proclamons tes amis inconditionnels sur lesquels tu peux toujours compter.



Salah ABDELMOUMENE

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