Pour ce faire, il enrôla un équipage rodé pour de
pareilles expéditions en s’adjugeant ainsi les services :
- d’un AGBANI,
dont le gabarit et la stature s’y prêtaient, qu’il format tout de go au maniement d’un outil appelé
RUTHNER avec son messager, fort utile pour harnacher et traquer ces
mystérieuses formations dans le bas fonds des lacs –réservoirs de la
région ;
- d’un AUZOLI
Brahim muni d’une jeep comme remorqueur, affecté au transport d’un bateau
pneumatique apparemment conçu pour ce genre d’entreprise ;
- d’un Bouloud
comme timonier en chef, disposant de solides références en la matière,
notamment les prés requis scientifiques nécessaires pour aller à l’abordage de
ces strates qui apparaissent l’été et s’évanouissent l’hiver, titillant ainsi les plus fervents des chercheurs navigants.
Ainsi furent les débuts de Bouloud un 22/08/1977, dans
cette entreprise for enrichissante en rebondissements et en précieuses
découvertes.
Doté d’un dynamisme hors pair, doublé d’une solide
formation universitaire en biologie, d’une qualité d’écoute et d’observations
très appréciées, Bouloud s’imposa rapidement comme le second sur le pont et le
lieutenant de bord incontournable.
Sitôt cette première étude bouclée, le mystère élucidé et
les fameuses strates rebelles maitrisées, le commandant de Bord FALKOWSKI,
après une table ronde des années 80 instituant les mesures préconisées pour
contrer ce phénomène, mit pied à terre, satisfait de son ouvrage. Il légua, de facto, la barre à
son second devenu désormais un spécialiste chevronné en limnologie.
Bouloud fut propulsé au poste de commandant de bord et
débuta alors une longue épopée où tous les lacs réservoirs étaient passés au
crible fin de la maille des 55µ à la recherche du seuil de pollution et
gouttait au Ruthner de Agbani qu’il plongeait dans l’eau pour vérifier si les
entrailles de ces écosystèmes respiraient.
Bouloud, hérita, en sus du gouvernail, de la lourde tâche
de mettre en œuvre les mesures préconisées pour combattre les phénomènes
d’eutrophisation des lacs, tels que l’empoissonnement avec la carpe argentée,
l’aération ou encore l’organisation des chassées par le fond quand les réserves
d’eau le permettaient etc…
Abderrahmane était toujours de la partie et Agbani fut
plus tard relayé par plusieurs autres collègues, que je cite et que je salue, comme
ZineEddine, Bouhadou, Zouhair, Fathi, avec la collaboration précieuse au QG de
Mme Ghedda, Mme Achab, Bourchich, Foutlane et j’en oublie…..
Au fait la seule fois où Fathi a été de l’expédition
au niveau de la retenue Sidi Med Ben Abdellah, l’insubmersible, à cause d’un
vent de face trop fort et des vagues assez hautes, tanga dangereusement avant
de faire un vol plané en envoyant l’équipage et la cargaison par-dessus bord.
Bouloud, Agbani et Fathi (sans gilets SVP) durent puiser dans leurs dernières
ressources pour rejoindre la berge à la nage. Heureusement plus de peur que de
mal. Seuls les restes du pauvre Ruthner gisent encore par le fond.
Que d’anecdotes de ce genre, Bouloud et son équipage
durent vivre et supporter pour que leurs missions s’achèvent convenablement et
apportent les résultats escomptés. Bouloud, chaque fois qu’il appréhendait un
danger de pollution des eaux superficielles qu’il surveillait à des fins de
production d’eau potable, ressentait une satisfaction incommensurable, qui lui
suffisait amplement. La reconnaissance qu’il percevait de ses chefs, ajouté à
son caractère empathique et enjôleur, faisait de lui un être atypique mais for
sympathique.
Longtemps dans l’associatif, il comprit très tôt que la
gestion des ressources humaines commençait par la gestion des humeurs et la
maitrise des ardeurs. Le fait d’être à la parade dans ses filets de gardiens de
but au Foot, a fait de lui un encaisseur
à toute épreuve des aléas de vie. L’on pourrait dire qu’Albert Camus (Dans
l’étranger) a parlé pour lui en disant je cite : « Ce
que je sais de plus sûr à propos de la moralité et
des obligations des hommes, c'est au football que je le dois »
Je ne peux, faute de temps, lister ici et maintenant toutes
les réalisations accomplies par Bouloud durant sa carrière de peur de ne pas
être exhaustif et lui porter préjudice, mais sachez, pour ceux qui ne le
connaissent pas, que vous avez là un exemple d’homme qui a rempli son contrat
avec brio et qui peut se targuer d’avoir apporté plusieurs pierres à l’édifice
DCE en particulier et au Maroc en général.
Abderrahmane, tu sors avec les honneurs, saches seulement
que nous nous proclamons tes amis inconditionnels sur lesquels tu peux toujours
compter.
Salah ABDELMOUMENE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire