Aaboub Khallaf était l’un des premiers candidats déclarés reçus au concours national
pour la formation des techniciens de laboratoire de la santé publique en 1975
pour le compte de l’ONEP.
Les trois autres larrons étaient, Feu Daoudi Lahcen, El
Haiba Benaissa et moi-même.
La première fois que je l’ai vu, il était habillé comme
un anglais, un gilet de couleur grise sur les flancs, donnait un meilleur rendu
à une chemise à carreaux. Un « jeans » de couleur bleu et une paire
de boutillons grena foncés, achevaient cet accoutrement, quelque peu
insolite pour mes yeux, moi le commun des mortels qui venait d’atterrir à Rabat
en provenance des confins de l’Atlas.
Aaboub était filiforme et donnait toujours l’impression
d’être plus jeune qu’il ne l’était. Une fente entre les deux dents, ajoutée à
un sourire charmeur et doublée d’un air jovial et bon enfant le rajeunissait
davantage.
Il fut vite adopté dans le groupe grâce à l’entrain et
l’embonpoint qu’il y insufflait. Loquasse, certes, mais très empathique et
toujours partant pour n’importe quelle entreprise. Chose qui lui valait le
surnom de « l’intrépide ».
En 1976, Aaboub commença sa carrière en pollution avec
Mme Ghalib, avec laquelle il a participé à la mise au point de la méthode de dosage
de la DCO et de la DBO5, qu’il appliqua derechef et moult fois sur les rives du
SEBOU et OUM RBII. Avec l’arrivée de Si Abbassi, à la tête du bureau pollution,
Aaboub y était encore et profita largement de l’apport conséquent en
encadrement de haut niveau de celui-ci.
Il rejoint quelques années plus tard Si Foutlane qui
s’occupait à ce moment des points d’études de traitabilité. Il fut ensuite
affecté momentanément en limnologie en remplacement de Bouloud, parti pour un
stage de longue durée aux Etats-Unis.
En 1992, il atterrit finalement en Assainissement, le
poste qu’il va occuper jusqu’à son
départ et où il eu le privilège d’installer et utiliser au niveau des rejets de
Khénifra le premier débitmètre acquis
par l’ONEP.
Depuis, avec Feu El Fakir, que Dieu l’ait en sa sainte
miséricorde, ils constituèrent un tandem de choc, notamment dans la prise en
charge du laboratoire mobile, avec lequel ils sont allés traqués et
caractériser une multitude de rejets dans tous les recoins du Maroc. Ils ont
également été derrière l’accréditation de ce laboratoire avec la précieuse
collaboration de Bourziza et Saad Allah.
Il faut également mettre à son actif, sa précieuse participation dans
plusieurs compagnes de prélèvements dans le cadre de projets qualité comme :
MED-POLL, OMS, Coli phage, Biofilm etc..
Aaboub avait une particularité propre à lui, une faculté
difficile à acquérir, celle d’écouter tout en parlant. Cela donnait à s’y
méprendre, parce qu’il avait toujours une réplique sur le bout de la langue. On
avait l’impression qu’il ne prêtait pas attention à ce qu’on lui disait, mais
en fait il enregistrait parfaitement tout ce qu’il entendait, une vraie éponge.
Aaboub avait d’autres atouts que j’ai découverts en lui
au fil des années. Je me souviens que c’était notre expert en calligraphie, au
temps où les micro-ordinateurs étaient peu ou prou utilisés, quand encore ils
existaient. Il était le seul qui, dans le temps s’occupait de dessiner les
courbes au rotring pour les travaux de
Si Abouzaid avec une précision d’horloger et un doigté déconcertant.
Aaboub fut également, au risque de me tromper, le seul
agent à avoir travaillé avec la quasi-totalité des responsables du laboratoire
depuis Duschène, jusqu’à Lamghary en passant par Abouzaid, Foutlane, Bourchich, Abassi, Morad,
Belhaj, Yacoubi, Ben Abdellah, Bourziza et Saad Allah.
Il est difficile en ce laps de temps de coucher sur du
papier l’exhaustivité des réalisations de Aaboub, tellement il a été sur tous
les fronts avec une détermination et une ardeur sans précédent.
Merci Khallaf, pour ton abnégation, ton dévouement pour
le métier noble que tu faisais, Merci pour la digne représentation que tu as
donné du technicien ONEP, Merci d’avoir perpétué, le mythe de l’excellence,
initié par des Benchakroun, BenBrahim, Hajji , Tahar, Daoui et bien d’autres..
Mille Merci enfin au nom de tous ici présents, d’avoir
légué un héritage for appréciable, à ceux qui ont pris le relais pour que
perdure le rayonnement durement gagné du
laboratoire ONEP.
Salah
Abdelmoumène
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