lundi 3 février 2014

AABOUB: L’intrépide



Aaboub Khallaf était l’un des premiers  candidats déclarés reçus au concours national pour la formation des techniciens de laboratoire de la santé publique en 1975 pour le compte de l’ONEP.
Les trois autres larrons étaient, Feu Daoudi Lahcen, El Haiba Benaissa et moi-même.

La première fois que je l’ai vu, il était habillé comme un anglais, un gilet de couleur grise sur les flancs, donnait un meilleur rendu à une chemise à carreaux. Un « jeans » de couleur bleu et une paire de boutillons grena  foncés, achevaient cet accoutrement, quelque peu insolite pour mes yeux, moi le commun des mortels qui venait d’atterrir à Rabat en provenance des confins  de l’Atlas.

Aaboub était filiforme et donnait toujours l’impression d’être plus jeune qu’il ne l’était. Une fente entre les deux dents, ajoutée à un sourire charmeur et doublée d’un air jovial et bon enfant le rajeunissait davantage.
Il fut vite adopté dans le groupe grâce à l’entrain et l’embonpoint qu’il y insufflait. Loquasse, certes, mais très empathique et toujours partant pour n’importe quelle entreprise. Chose qui lui valait le surnom de « l’intrépide ».

En 1976, Aaboub commença sa carrière en pollution avec Mme Ghalib, avec laquelle il a participé à la mise au point de la méthode de dosage de la DCO et de la DBO5, qu’il appliqua derechef et moult fois sur les rives du SEBOU et OUM RBII. Avec l’arrivée de Si Abbassi, à la tête du bureau pollution, Aaboub y était encore et profita largement de l’apport conséquent en encadrement de haut niveau de celui-ci.
Il rejoint quelques années plus tard Si Foutlane qui s’occupait à ce moment des points d’études de traitabilité. Il fut ensuite affecté momentanément en limnologie en remplacement de Bouloud, parti pour un stage de longue durée aux Etats-Unis.

En 1992, il atterrit finalement en Assainissement, le poste qu’il va occuper  jusqu’à son départ et où il eu le privilège d’installer et utiliser au niveau des rejets de Khénifra le premier débitmètre  acquis par l’ONEP.
Depuis, avec Feu El Fakir, que Dieu l’ait en sa sainte miséricorde, ils constituèrent un tandem de choc, notamment dans la prise en charge du laboratoire mobile, avec lequel ils sont allés traqués et caractériser une multitude de rejets dans tous les recoins du Maroc. Ils ont également été derrière l’accréditation de ce laboratoire avec la précieuse collaboration de Bourziza et Saad Allah.

Il faut également mettre à son  actif, sa précieuse participation dans plusieurs compagnes de prélèvements dans le cadre de projets qualité comme : MED-POLL, OMS, Coli phage, Biofilm etc..

Aaboub avait une particularité propre à lui, une faculté difficile à acquérir, celle d’écouter tout en parlant. Cela donnait à s’y méprendre, parce qu’il avait toujours une réplique sur le bout de la langue. On avait l’impression qu’il ne prêtait pas attention à ce qu’on lui disait, mais en fait il enregistrait parfaitement tout ce qu’il entendait, une vraie éponge.
Aaboub avait d’autres atouts que j’ai découverts en lui au fil des années. Je me souviens que c’était notre expert en calligraphie, au temps où les micro-ordinateurs étaient peu ou prou utilisés, quand encore ils existaient. Il était le seul qui, dans le temps s’occupait de dessiner les courbes  au rotring pour les travaux de Si Abouzaid avec une précision d’horloger et un doigté déconcertant.

Aaboub fut également, au risque de me tromper, le seul agent à avoir travaillé avec la quasi-totalité des responsables du laboratoire depuis Duschène, jusqu’à Lamghary en passant par  Abouzaid, Foutlane, Bourchich, Abassi, Morad, Belhaj, Yacoubi, Ben Abdellah, Bourziza et Saad Allah.

Il est difficile en ce laps de temps de coucher sur du papier l’exhaustivité des réalisations de Aaboub, tellement il a été sur tous les fronts avec une détermination et une ardeur sans précédent.

Merci Khallaf, pour ton abnégation, ton dévouement pour le métier noble que tu faisais, Merci pour la digne représentation que tu as donné du technicien ONEP, Merci d’avoir perpétué, le mythe de l’excellence, initié par des Benchakroun, BenBrahim, Hajji , Tahar, Daoui et bien d’autres..

Mille Merci enfin au nom de tous ici présents, d’avoir légué un héritage for appréciable, à ceux qui ont pris le relais pour que perdure le rayonnement  durement gagné du laboratoire ONEP.     
                                                                                                                                                             Salah Abdelmoumène

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