J’en ai écrit des speechs à l’occasion des départs en
retraite de mes collègues, mais cette fois-ci, l’épreuve est rude pour moi, car
je m’adresse à une personne que j’ai côtoyée plusieurs années de suite, une
personne qui respire la qualité et la précision, qui lit entre les lignes et
qui maîtrise la syntactique et les tournures de phrases. C’est donc une autre
paire de manches pour moi. Je n’ai pas fait que torturer un tantinet mes
méninges, mais j’ai bien occis pleins de verbes et de syllabes, pour sortir ce
qu’il y a de meilleur dans le parcours exemplaire de cette valeureuse dame que
nous fêtons aujourd’hui.
Oui, je persiste et je signe, c’est un parcours, certes
atypique, mais très enrichissant et très bénéfique aussi bien pour elle que
pour les trois périmètres qui entourent cette ressource intarissable
(l’immédiat, le rapproché et même l’éloigné) pour rester dans le jargon ONEP.
Madame ASSAGA, a entamé sa carrière à l’office un
premier juillet 1982. Je me rappelle l’avoir reçue dans la salle de traitement
des eaux au laboratoire de l’office sis à El Youssoufia, lors de sa première
tournée qui précède son installation. Moi et mon collègue El HAIBA,
avions eu la même impression, après la palabre d’usage tenue avec elle. Nous
étions d’accord, que cette fois-ci, nous étions devant une pépite, une
demoiselle sûre d’elle, qui savait ce qu’elle voulait, ayant un franc parlé,
dans la langue de Molière, jusqu’alors très prisé. Elle fut affectée au Centre
de Formation des Techniciens de l’Eau (CFTE)
où elle fit ses premières armes, car ce poste-là, lui permettait
effectivement de s’informer sur tous les métiers de l’ONEP, à travers les
formateurs du moment.
Bien que je fusse sous
d’autres cieux, je suivais de loin sa progression. Elle assura pendant quelques
temps la formation aux nouvelles recrues de l’ONEP, dans les salles de travaux
pratiques du CFTE. Mais dès que le laboratoire ONEP fut transféré au complexe
du Bouregreg et érigé en Direction à
part entière, ASSAGA
rejoignît l’équipe d’analystes en
charge de la paillasse de physico-chimie.
A mon retour au bercail, en 1991, ASSAGA s’occupait alors,
du dosage des éléments azotés par la méthode du flux continue qui venait d’être
mise en place en ce temps-là.
Vinrent ensuite les prémices de l’assurance qualité, projet
qui fut initié par M. El MGHARI Tabib Med et
attribué pour sa mise en œuvre à Mme ASSAGA avec toute la partie
fastidieuse de rédaction des procédures pour chaque paillasse du laboratoire. Tâche
qu’elle mena tambour battant avec succès. Pour le travail minutieux et
rigoureux qu’elle a entrepris pour ce dossier elle fut nommée à ce moment-là comme
chef de bureau qualité afin d’assurer la consolidation de ses travaux qui
serviront comme trame de base à la mise en place de l’assurance qualité et plus
tard à l’accréditation. Son dynamisme, sa patience et sa persévérance, ajoutés
à sa formation linguistique de haute facture, lui permirent de s’imposer unanimement,
comme la personne idoine pour le poste de chef de service responsable de la
qualité à DCE. Un poste, nullement usurpé.
Bien sûr quand on a
reniflé, le pollen de la qualité, on ne s’en sépare plus, c’est pour la vie.
Ainsi grâce à ses différentes interventions à l’échelle de l’ONEP et devant les
médias à l’échelle nationale, sur le sujet de la qualité de l’analyse, Mme ASSAGA,
forte d’une précieuse cargaison de connaissances et d’expériences qu’elle a
lentement mais sûrement engrangée en la matière, ne pouvait que se propulser au
plus haut rang de la responsabilité en charge de ce dossier. Elle fut alors
nommée comme chef de division qualité totale à l’ONEP, au sein de la Direction
Audit et Organisation (DAO), avec comme projet premier, celui d’ensemencer les
préceptes de la qualité au niveau des centres de distribution, la vraie l’interface
avec les clients, là où l’ONEP en avait grandement besoin.
Ce nouveau challenge, d’une autre dimension, n’a pas été
rédhibitoire pour elle. Bien au contraire, elle s’est attelé à ce grand
chantier, qui s’adressait à ce moment-là, à tous les centres ONEP (au nombre de
573), avec force et courage en faisant appel à l’expertise française en la
matière pour l’entame de ce projet.
Une fois la feuille de route établie, entourée des experts
d’AFNOR et étayée en interne par une valeureuse équipe constituée de M.AKADI,
M.HAZGOUR , M.BOUCHEBTI et Mme BELLICHI (relayés plus
tard, par M.ABDELMOUMENE, Mme CHARAFAT, M.MOUSSAOUI et Mme
OUAHI), Mme ASSAGA réussit
à mettre sur pied tout le système requis afin d’être en phase avec la politique
qualité, approuvée et validée par la direction générale de l’ONEP.
Ne pouvant relater toute la démarche d’une manière exhaustive,
je me suffis de citer les points saillants de cette feuille de route qui
consistait à:
-
créer un référentiel interne, tiré de la norme ISO
9001, d’une manière collégiale pour faire adhérer les directions régionales à
ce projet ;
-
procéder à la formation des agents des centres ONEP
proposés par leurs directions régionales respectives ;
-
former des auditeurs « qualité interne » sur
la démarche Audit et sur le référentiel élaboré;
-
mettre sur pied un système de certification en interne
avec une gestion documentaire sans faille ;
-
…etc.
Le résultat ne s’est pas fait attendre et en l’espace de 4 à
5 ans, près d’une centaine de centres ONEP ont été certifiés au moins une fois
sur ce référentiel.
Dans la foulée d’autres grands projets, se rajoutèrent au
plan de charge de la Division Qualité Totale, déjà gonflé à bloc, que je cite
sans rentrer dans les détails comme suit :
-
la cartographie des processus des grandes productions
de l’ONEP, avec une approche de mesure de risque ;
-
l’assistance à certaines directions centrales qui ont
souhaité entamer la démarche de certification ISO 9001 ou ISO 14001
-
Etc.
Mais en plus et c’est ce qui est vraiment extraordinaire chez
cette dame, c’est que, non seulement elle chapotait la Division en charge de
ses attributions, non seulement, elle assurait la représentation de l’ONEP au
seins de plusieurs comités et commissions de Normalisation à l’échelle
nationale et Internationale, mais elle tenait vraiment à rester collée au
terrain et réalisait elle-même un nombre appréciable de missions d’Audit, afin
disait-elle de caler la démarche d’audit et amener toute l’équipe d’auditeurs à
s’y conformer. He oui ! Pour
elle, prôner la qualité et ne pas donner le bon exemple est un souci qui la
hante et qu’elle combat chez les membres de son équipe d’auditeurs.
Voilà, le parcours réduit à l’extrême, faute d’espace, d’une
dame unique qui a marqué son temps et ses contemporains par son aura, ses
connaissances, son travail acharné et sans relâche. Voilà encore un timonier
d’une référence rare, qui quitte la passerelle d’une embarcation où il a souqué
ferme pour la ramener à bon port, avec un héritage fabuleux, désormais remis
aux mains de ses seconds qui en feront, j’en suis convaincu, bon usage.
Merci, Mme ASSAGA, Merci Lalla Fatima, pour ton
rayonnement, pour ta bonté envers ton prochain, pour tout le bien que tu as
répandu autours de toi ici-bas.
Nous resterons tes
fidèles collègues et amis prêts à répondre à tes appels, chaque fois que le
besoin s’en fait sentir.
Pars la conscience tranquille et la
satisfaction du devoir bien accompli. Tu fais honneur à tes proches, tes
compatriotes, ton pays et ton roi.
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